Alain Sourigues / Nicolas Jules

Vendredi 5 décembre 2008 - 20h30
Athanor - Albi - Tarn

Alain sourigues

Facteur de chansons textues protéiformes* et d'écrits polymorphes**, le Sourigues évolue dans un biotope rustique mais pas bouseux. Il se nourrit essentiellement de mots et de notes dont il se délecte ; il les mastique longuement et sans bruit. Il les recrache (réjection) au bout d'une période variable et totalement imprévisible qui peut aller de là à là. On dit alors qu'il n'y a rien à redire. Ça vaut mieux car l'animal est susceptible ascendant rancunier.


Comédien, chanteur, Nicolas Jules oscille entre burlesque, poésie, cris et douceur. Une présence scénique inhabituelle, les pieds qui martèlent le sol et les mains caressantes sur une vieille Gibson électrique. Et toujours cette façon si particulière d’interpeller le public. On ne sait plus si c’est de la chanson rock, blues, jazz, ou du théâtre. à vrai dire on s’en fout. C’est tout simplement génial, enfin bon, c’est tout simplement …

Ambiance feutrée, lumières douces, sièges confortables et salle intimiste.

Les spectateurs ouverts et avides de découvertes se sont laissés tenter. Ont pris un risque, le risque de se faire plaisir, de passer cette soirée pluvieuse en compagnie d'artistes confirmés mais néanmoins peu connus. Le public aujourd'hui fidèle et confiant n'a pas été déçu à en juger par les rires tonitruants et l'enthousiasme qui régnait dans la salle.
La magie a opéré. Le cynisme, la dérision, l'humour noir, le second degré ont été compris et acceptés.

Et pour les autres comme dirait Nicolas Jules, "si vous n'avez pas passé une bonne soirée, l'essentiel c'est d'avoir passé une soirée ... voilà tout".

De leur coté les artistes ravis de l'accueil et exaltés se sont parfois laissés emporter au grand détriment des premiers rangs se retrouvant à essayer de soulever deux vedettes déchaînées dans une salle toute assise ou inondés, se défendant à coup de bouteille d'eau.
Certes l'ambiance pourrait être qualifiée de "bon enfant". Mais finalement "convivialité" est le mot juste.

Quant à Arpèges et Trémolos (et je l'espère la Scène Nationale) le pari est réussi. Le mélange des deux univers Sourigues / Jules c'est révélé pertinent.
En toute confiance nous pouvons progresser vers notre objectif depuis longtemps revendiqué : soutenir et diffuser les artistes en découvertes.